Etat de servicse d’Abel PASQUIER des Roches-l’Evêque

Abel Joseph PASQUIER, né le 21 juin 1896 aux Roches-l’Evêque (Loir-et-Cher) est le fils de Joseph Henri et d’Albertine PONVERT. Il exerce le métier de cultivateur.

Cheveux châtains, yeux gris,  visage ovale, 1 m 70, degré d’instruction 3.

Il est incorporé au 169ème Régiment d’Infanterie le 12 avril 1915. Après sa période de classes, Abel rejoint aux premiers jours d’août 1915 son régiment qui se reconstitue dans la région de Nubecourt (Argonne) et s’apprête  en vue d’une attaque. Au début de septembre, son unité prépare ses parallèles de départ dans le secteur de Saint-Thomas-en-Argonne ayant comme objectif Binarville (51 – Marne). L’attaque générale se déclenche le 25 septembre 1915 à 9 h 15; le 169ème comme toute la Division a une mission de sacrifice : flanc-garde droite de l’assaut dont il est l’extrême droite de la Bataille de Champagne. Sur un terrain violemment bombardé par des obus de tous calibres, sous le feu de nombreuses mitrailleuses et de violentes contre-attaques allemandes débouchant du bois de la Gruerie, le régiment au prix de lourdes pertes en hommes s’empare  des trois premières lignes de tranchées ennemies et du bois Baurin. Vingt-sept officiers sont hors de combat ainsi que de nombreux sous-officiers et hommes de troupes. Le colonel DUCHAUSSOY, commandant de l’unité, fait partie des victimes. Son successeur conduit le régiment au repos en Lorraine pour reconstitution.

Le 26 novembre 1915, Abel PASQUIER est muté au 131ème R. I. qui séjourne à Bolante. Il y subit des journées atroces : alertes du matin au soir, séances de crapouillots ou de mines à toute heure du jour ou de la nuit, combats de grenades incessants, terrain accidenté, difficile et chaotique à force d’être bouleversé et par-dessus tout la guerre de mines où tant d’hommes sont de part en part ensevelis vivants.

Le 24 avril 1916, Abel est affecté au 9ème bataillon du 31° R. I. en position dans le secteur de Vauquois (Meuse) qu’il vient de conquérir en partie. Il l’occupe de longs mois luttant journellement contre un ennemi actif qui s’ingénie à reconquérir mètre par mère l’étroite bande de terrain où les français se cramponnent. D’énormes cratères s’ouvrent autour desquels se livrent des corps à corps furieux sous les obus.

Relevé le 31 juillet 1916 de Vauquois, le 31ème est envoyé au camp de Mailly (Marne) pour une courte période d’instruction. Puis il est enlevé par camions le 12 septembre 1916 et mis à disposition de 41ème Division d’Infanterie pour l’attaque du bois Saint-Pierre-Vaast (80 – Somme). Le 14 au matin, le régiment part à l’assaut. Il est en butte au tir concentrique de toutes les mitrailleuses adverses et subit de fortes pertes; mais le terrain conquis est bien conservé. Le 15 septembre, il tente de reprendre l’offensive, mais il est bloqué par des étages de tranchées ennemies dissimulées avec des nids de mitrailleuses au sommet. Du 16 au 20 septembre toute la troupe s’emploie à consolider ses positions.

Le 20 septembre au matin, une violente préparation d’artillerie est suivie d’une attaque en trois vagues successives; elles viennent mourir à cinquante mètres des tranchées françaises. Dans la nuit du 21 au 22, le régiment est relevé. Après quelques jours de repose, dans la nuit du 8 au 9 octobre, le régiment est dirigé sur Bouchavesnes (80 – Somme). Il est employé à l’organisation de la position sous un bombardement intense de l’artillerie ennemie. Le 10 octobre, alors qu’il est guetteur, Abel PASQUIER est tué par un obus. Une citation lui sera décernée à titre posthume : ” Jeune soldat courageux et dévoué, mortellement frappé le 10 octobre 1916 à Bouchavesnes assurant son service de guetteur sous un violent bombardement. Médaille militaire à titre posthume, Croix de guerre étoile de bronze.”  Journal Officiel du 16/12/1917. Un secours de 150 francs sera accordé le 5 juillet 1917  à sa famille. Son décès a été transcrit le 28 décembre 1916 à la mairie des Roches-l’Evêque.

(Sources : Culture 41 et Mémoires des Hommes)

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