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Les Célébrités Montoiriennes

    2. Lieutenant-Colonel Maurice LESECQ (1905-1994)

                             En 2022, la mémoire de Maurice LESECQ, né à Montoire le 21 mai 1905, reste toujours vivante en Bas-Vendômois, et en particulier parmi les sapeurs-pompiers.

     

Sur cette photo datant de 1910, on le voit (en bas à gauche), entouré de ses deux sœurs, en compagnie de sa mère et de son père, gendarme à cheval, dans l’enceinte de la gendarmerie de Montoire, qui, à cette époque, occupait l’ancien hôtel Marie de Luxembourg, rue Saint Denis.

 

Après des études brillantes au Lycée Ronsard de Vendôme, il est reçu à Saint-Cyr, promotion ‘Maroc et Syrie’ (1925-1927). Nommé sous-lieutenant à l’Ecole d’Application des chars d’assaut, il se présente au concours des sapeurs-pompiers de Paris (Régiment d’Infanterie), dont il sortira major de la promotion 1933.

 

 

Son premier poste le conduit à la caserne Chaligny (dans le 12° arrondissement), avec le grade de lieutenant. (Sur la photo il se trouve au centre, devant la Caserne Chaligny).

 

 

Promu capitaine en 1937, il est affecté à Verdun (Marne), au 511° Régiment de Chars, où il servira jusqu’en 1940. Rappelé au Régiment des Sapeurs-pompiers de Paris, en 1941, il y exercera sa carrière militaire jusqu’à sa retraite en 1963.

Chargé de l’éducation physique (il sera deux années de suite, en 1937 et 1938, champion de France d’escrime des 3 Armes), et de l’instruction active et de réserve, il est promu lieutenant-colonel, le 1° juillet 1954.

 

Son sens de l’organisation, son charisme et son expérience ont laissé à tous les hommes, sapeurs, sous-officiers et officiers, qui étaient sous son commandement, un souvenir ému et unanime.

(Sur la photo ci contre, il remet une décoration à l’un de ses hommes).

Nombreux étaient ceux qui venaient spécialement à Montoire pour le saluer, durant sa retraite.

 

L’extrait du rapport du colonel CASSO, lors de sa proposition au grade d’ Officier de la Légion d’Honneur, témoigne de la personnalité de Maurice LESECQ: “…depuis la date de sa nomination au grade de lieutenant-colonel, cet officier a eu dans ses attributions, outre le service courant et le service d’incendie, celle de Directeur de l’Ecole de Perfectionnement des officiers et sous officiers de réserve du groupe de sapeurs-pompiers de la Seine. Il était, à ce titre, responsable de la formation d’une centaine d’officiers de réserve, subalternes, provenant de différentes Armes. Par son sens de l’organisation, son autorité, sa compétence, il a su préparer les programmes d’une instruction attrayante, donc très efficace. Non seulement il a su capter l’attention de ses auditeurs, et obtenir des résultats remarquables, mais encore, il a su donner une âme aux écoles de perfectionnement, dont il avait la charge, et inculquer aux élèves l’esprit d’équipe, fondé sur les vertus de dévouement au service des populations. Pratiquement tous les élèves adhèrent aux associations d’officiers et sous-officiers de réserve du régiment…” .

Bien qu’ayant toujours déployé une grande énergie dans la formation et le perfectionnement des “soldats du feu”, le colonel Maurice LESECQ n’en a pas moins montré ses qualités sur le terrain, lors des grands incendies parisiens, ce qui lui valut trois médailles d’argent pouractes de courage et de dévouement au service de la population civile‘: ” A participé, depuis février 1955, comme directeur des secours, ou comme adjoint au Chef de Corps, à 32 opérations importantes, au cours desquelles il a confirmé ses belles qualités professionnelles, en particulier lors de l’explosion de le rue d’Oslo, le 17 mai 1958 où, grâce à la sûreté de son jugement, la rapidité de sa décision, et à son sens de l’organisation, un enfant a pu être retiré, vivant, des décombres de l’immeuble effondré”.

Il bénéficiera en outre d’une pension militaire d’invalidité, pour les séquelles dont il fut victime, lors de l’incendie des Usines Renault à Boulogne-Billancourt.

Il n’en oubliera pas pour autant son pays natal et sa ville. Ayant acheté une maison sur les bords de Loir en 1947, ainsi que les vignes du lieu-dit ‘La Maison Rouge’ et du ‘Clos Potelouin’Maurice LESECQ, passait avec sa famille, une grande partie de ses vacances à Montoire.

C’est ainsi que par un heureux concours de circonstances, il se trouve à Montoire, lors de l’incendie de l’Hôtel du Cheval Rouge, le dimanche 26 avril 1969.

Grace à ses conseils et avec son aide, les pompiers de Montoire et de Vendôme purent sauvegarder l’essentiel du bâtiment (1).

Peu de temps après son admission à la retraite, il fut heureux d’être élu, en décembre 1963, président du Syndicat d’ Initiative de Montoire. Le 16 août 1966, il lançait une flamme postale, vantant le richesse des vestiges de notre région, notamment le château et le pont gothique de Lavardin, ainsi que la Chapelle St Gilles dont Pierre de Ronsard fut le prieur, portant la mention “Au pays du poète Ronsard”, raison sociale du S.I depuis sa fondation par le docteur Robert GAMARD, en 1937. Occupant ses fonctions jusqu’en 1969, il mit au service de la commune, les qualités d’organisation (dont le ministre de la Défense Nationale et des Forces Armées l’avait félicité dans une lettre du 3 octobre 1955). En effet, lors des ‘Nuits de l’Armée’ (en 1955), il avait présenté un détachement du Régiment de Sapeurs-Pompiers de Paris, et ce “…malgré de grosses difficultés techniques, a réussi à mettre au point une présentation brillante et originale, qui a soulevé l’enthousiasme du public” (2).

 

 

L’ attachement à sa terre natale fut également matérialisé par l’intérêt qu’il portait à son vignoble de la Maison Rouge , qui entourait sa maison de vignes sur le plateau de Fosse.

Il y consacra une grande partie de ses loisirs, produisant un vin de qualité, récompensé par une médaille d’argent grand module, au Concours Général Agricole de 1951.

 

En 1956, il est nommé Chevalier du Mérite Agricole, pour avoir “assuré le succès de nombreuses manifestations éducatives et de bienfaisance, destinées aux populations rurales et en particulier à la création ou l’évolution de foyers ruraux“. Il sera également Officier des Palmes Académiques et titulaire de la médaille d’or de l’Education Physique.

 

Très fier de ses vignes, les vendanges se déroulaient chaque année dans une ambiance festive. Autour de la maison de vignes, les vendangeurs (parmi lesquels se trouvaient des moniteurs de gymnastique en vacances, de l’équipe spéciale du régiment des sapeurs-pompiers), ses enfants et petits enfants pique-niquaient, tout en faisant griller des andouillettes et en dégustant la ‘bernache‘…

 

 

Il est certain qu’aujourd’hui, Maurice LESECQ aurait été très heureux de savoir que la statue, offerte lors de son départ de la caserne de Chaligny(en 1937), avait été remise aux sapeurs-pompiers du centre de secours de Montoire, à l’occasion de la Sainte Barbe du 7 décembre 2002.

De nombreuses années se sont écoulées, mais les mérites et le courage des ‘ soldats du feu ‘, sont toujours présents, résumés par cette devise “Sauver ou Périr“.

Gérard FERRAND

 

(1) Je me trouvais à cette date à Montoire, chez mes parents. J’ai assisté, une partie de l’après midi de ce dimanche, à la lutte des sapeurs-pompiers. Une partie du mobilier de l’hôtel a pu être sauvée et entreposée à l’intérieur du square Foch, et gardé toute la nuit par une section en armes de soldats du Quartier Marescot.

(2) J’avais 12 ans, et je me souviens encore de ce “spectacle de gymnastique”, présenté sur la place Clemenceau, entre l’église St Laurent et le kiosque à musique, devant un foule énorme, subjuguée par les étonnantes performances des gymnastes sapeurs-pompiers.

 

En savoir plus

  • FERRAND Gérard : “Les pompiers de Montoire ont leur histoire(1820-1998)” Amicale des sapeurs-pompiers du centre de secours de Montoire”  Imprimerie PROUX
  • PRUDHOMME André : “Histoire des pompiers de Loir et Cher(1762-1914)  Libraidisque  1985

 

 

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