Ces trois courtes chroniques montrent que les personnages dont il va être question, ne présentent qu’un trait en commun: Montoire. Les deux premiers y sont nés, et le dernier y est mort et enterré. Ils restent cependant d’illustres inconnus aux yeux de la plupart des habitants de la capitale du Bas – Vendômois.
7. André DAULIER des Landes (1621-1715)
Né à Montoire en 1621, son parcours reste méconnu jusqu’en 1664.
C’est en effet à cette date qu’ il entreprend, envoyé par des négociants en pierres précieuses, un voyage qui lui fera découvrir la Perse, en compagnie de son ami Jean-Baptiste TAVERNIER, grand voyageur, qui effectue pour l’occasion son sixième voyage en Orient.
A son retour en France, deux ans et demi plus tard, il est nommé directeur de la Compagnie des Indes Orientales, à Bordeaux. Il occupera cette fonction durant deux ans.
Le voyage de Daulier (en jaune l’aller, en rouge le retour)
Le livre de Daulier
De retour à Paris en 1673 , il publie un livre relatant son
périple persan: ” Les Beautés de la Perse“, ouvrage
richement illustré en gravures réalisées par les artistes
Israël Silvestre et Antoine Paillet , à partir de ses
propres dessins.
Les gravures réalisées suivant ses dessins
Le 23 décembre 1673, en sa qualité de secrétaire général de la
Compagnie des Indes Occidentales (créée par Colbert),
il demande et obtient un grand domaine en Nouvelle – France
(ancienne appellation de l’actuel Québec).
Cette concession portera le nom de Terrebonne.
En octobre 1681, il doit se séparer de la seigneurie, et la vend 500 livres à Louis LeComte Dupré, jeune colon fraichement arrivé en Amérique.
La Seigneurie de Terrebonne
A la fin de sa vie, au bord de la misère, il habitera une maison de trois pièces, rue Saint Jacques à Paris, qu’il occupe avec son épouse et une servante.
Le 13 mai 1715, dans son testament, il lègue la somme de 60 livres aux Pères Récollets (pour le rachat de captifs), 60 livres en dot (pour aider une pauvre fille à se marier), 72 livres à des églises de la région de Montoire (sa ville natale) et enfin 10 livres aux ” enfants rouges” (enfants trouvés).
Il meurt le 28 octobre 1715, très certainement à Paris. L’inventaire de ses biens est effectué le 31 octobre 1715.
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8. Marc VAUX de la Martinière
On ne connait pas sa date de naissance à Montoire, mais tout laisse à croire que sa famille était de confession protestante.
En 1690 Marc Vaux de la Martinière est médecin à la Martinique.
Il y soigne les habitants atteints d’une nouvelle maladie venue du Mexique appelée à l’époque ‘vomito negro’ (vomi noir) ou ‘peste américaine’.
Hépatonéphrite aiguë due au virus amaril transmis par des moustiques, plus connue de nos jours sous le nom de ‘Fièvre Jaune’ , et qui ravage, à l ‘époque, les Amériques.
Désirant revenir à Montoire (sa ville natale), il envoie sa démission au roi Louis XIV. Mais ce dernier ne l’acceptera pas.
Membre de l’Académie des Sciences, il meurt, à la Martinique, sans avoir revu Montoire.
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9. Hubert Rohaut de Fleury (1779-1866)
Lieutenant du génie en 1800, capitaine en 1801, il sert à Austerlitz,
Iéna, Pułtusk.
En 1808 il fait l’acquisition du château de Fargot (commune de Montoire).
En 1809, alors chef de bataillon, lors du siège de Gérone, il est le premier à monter à l’assaut du fort Mont- Jouy. Grièvement blessé sur le haut de la brèche, il est fait Officier de la Légion d’Honneur.
En 1811 il reçoit le titre honorifique de ‘Chevalier de l’ Empire’ .
Membre de la Chambre des Pairs en 1837, il est promu général de division du génie , membre du comité du génie, directeur supérieur des travaux de Lyon.
(La Chambre des Pairs, établie en 1814, fut la chambre haute du Parlement jusqu’en 1848)
Le costume de Pair de France
Gendre de Raymond de Sèze, il était le beau-frère d’Adrien Le Roy de la Tournelle, dont l’un des descendants, le baron Guy de la Tournelle, qui résidait au château de Fargot, fut ambassadeur de France à Madrid de 1954 à 1959, puis ambassadeur au Vatican de 1959 à 1964.
Le Château de Fargot
Le 17 septembre 1866 Hubert Rohaut de Fleury décède dans son château de Fargot.
Il est enterré au cimetière de Montoire dans une chapelle funéraire (au fond, face à l’ entrée).
