10. Général Armand Samuel de MARESCOT (1758-1832)
A Montoire, tout le monde connait le quartier Marescot, lieu emblématique de très nombreuses manifestations locales, dont le Festival International de folklore “Danses et musiques du Monde”, qui se déroule en août, ainsi que “Musikenfête” et la médiathèque “Nef Europa”, l’école de musique et la salle des fêtes.
C’est en 1804 que l’ancien couvent des Augustins est affecté au casernement d’une garnison du Génie.
L’entrée du Quartier Marescot
A cette époque, le général de MARESCOT, enfant du pays puisque sa famille possède le château de Chalay à St Quentin les Trôo, était au faîte des honneurs: inspecteur général de l’arme du Génie, grand officier de l’Empire, grand croix de la Légion d’Honneur et comte de l’Empire. Donner son nom à la nouvelle caserne, allait de soi.
Chalay
Né à Tours en 1758, Armand Samuel de MARESCOT fait partie d’une famille originaire d’Italie, mais implantée en France depuis le début du XV° siècle. Sa grand-mère Geneviève, héritière de la famille du poète Pierre de RONSARD, habitait alors la ‘Linoterie’, commune de Prunay (L&C).
Son mariage avec Cécile d’ARTIS de THIEZAC, en 1788, lui donne un fils, qui trouvera la mort à 24 ans lors de la bataille de Dresde (1813) et une fille, Madame Joséphine Cécile de LENTILHAC, qui décèdera à l’âge de 19 ans, en mettant au monde sa fille.
La carrière du général de MARESCOT présente la particularité de s’être déroulée sous six régimes politiques différents: la Monarchie absolue, la Révolution, le Directoire, l’Empire, la Restauration et il décèdera sous la Monarchie Constitutionnelle de Louis-Philippe.
Tout d’abord élève au collège de La Flèche (Sarthe), puis à l’école militaire de Paris, il obtient le grade de sous-lieutenant à 20 ans, le 1er janvier 1778, en sortant ingénieur, de l’école royale du Génie.
Pour les officiers qui réussirent à traverser, sans encombre, la difficile période de la Révolution et les guerres meurtrières de l’Empire, l’avancement était rapide. A 36 ans il devient général de division, et à 42 ans il est nommé inspecteur général du Génie et administrateur des fortifications.
Dès son entrée dans l’armée, il participe à toutes les opérations militaires: au sein de l’Armée du Nord en 1792, comme capitaine, puis à l’offensive de Belgique. Il entre dans Lille, dont il fortifie le camp retranché, puis il est envoyé, en tant que chef de bataillon, au siège de Toulon commandé par BONAPARTE (Au cours de cette première rencontre avec Bonaparte, une altercation se produisit entre les deux hommes et d’autres suivirent, par la suite).
En 1794, il est de nouveau à la frontière du Nord avec l’Armée Sambre et Meuse.
Le 26 juin 1794, à la suite de la bataille de Fleurus, il est nommé colonel, puis général de brigade.
Le 8 novembre de la même année, après la victoire de Maëstricht, il reçoit le grade de général de division. Envoyé ensuite à l’armée des Pyrénées, il veille à l’exécution du traité de paix avec l’Espagne.
Le 5 janvier 1800, Bonaparte, alors premier Consul, le nomme inspecteur général du Génie.
Il intègre ensuite l’Armée d’Italie, avec laquelle il organise le passage du Grand St Bernard, participe à la bataille de Marengo et revient à Paris pour y présider le Comité des fortifications.
Le passage du Grand Saint Bernard
Gouverneur militaire en Allemagne
Envoyé en Allemagne, il est nommé commandant de Landau endéfend avec beaucoup de talent, repoussant une attaque de Hotze. Il sert ensuite à la défense du fort de Kehl. Nommé commandant en chef du Génie de l’armée du Rhin, il sert au passage du Rhin à Kehl le . Il est ensuite nommé successivement commandant en chef du Génie de l’armée d’Allemagne le suivant, du Génie de l’armée d’Angleterre le , du Génie de l’armée du Danube le , du Génie de l’armée d’Helvétie et du Danube le .
La guerre d’Espagne
En 1808, il inspecte les places des Pyrénées, ainsi que celles de la péninsule ibérique, occupées par les troupes de l’armée française. Le 4 juin il participe à la bataille de Bailen (Espagne), où il négocie la capitulation. Retenu prisonnier dans un premier temps, il est échangé quelques semaines plus tard, le 16 juin, à Cadix. Le 1er septembre il arrive à Marseille, mais quatre jours plus tard il est arrêté, destitué de ses grades et écroué à Paris le 27 septembre, pendant trois ans.
Destitué par Napoléon, il est exilé à Tours le 1er mars 1812.
Pair de France
Naturellement, le gouvernement de la Restauration s’empresse de rétablir MARESCOT dans tous ses grades et dignités.
Il sera mis à la retraite sous la seconde Restauration, élevé marquis en juillet 1817 et fait Pair de France le 5 mars 1819.
Durant sa retraite, revenu à St Quentin les Trôo, il ne réalisera que peu de travaux dans son château de Chalay, qui, entièrement rénové en 1780 par monsieur de GINESTOU (gendre de Balthazar de MARESCOT, oncle du général dont il avait hérité), était en parfait état.
On pourra cependant mettre à l’actif de MARESCOT, la superbe allée qui mène au château, appelée “Allée du général”, qui, bordée d’immenses marronniers, aligne 600 mètres en ligne droite, à flanc de coteau, jusqu’à l’esplanade du château.
Armand Samuel de MARESCOT décède le 5 novembre 1832 à Montoire, à l’âge de 74 ans, des suites d’une longue maladie.
Sa veuve, Cécile de Marescot (née d’ARTIS de THIEZAC), qui lui survécut 30 ans (décédée à 97 ans), fit de nombreuses transformations et adjonctions à Chalay, notamment la construction d’une très belle chapelle funéraire qui réunit tous les membres de sa famille.
La chapelle de Chalay
Dans la chapelle funéraire, la tombe du général, entourée de celle de son épouse et de sa fille, est surmontée d’un ornement en bronze, représentant les attributs de l’arme du Génie.
Gérard FERRAND
N.B : – MARESCOT a donné son nom de famille à la promotion 2019 de la Maison d’Education de la Légion d’Honneur.
– Sous l’Arc de Triomphe, place de l’Etoile à Paris, son nom est gravé sur le pilier Est (14° colonne).
– Un ouvrage consacré au général de MARESCOT vient de paraître :
“MARESCOT, le Vauban de Napoléon”, édition Pierre TAILLAC, sous la plume de Gérard ERMISSE, ancien directeur des Archives Nationales.
Son prix est de 22,90 € (information dans le Petit Vendômois du mois de mars 2023, page 30)
(Gérard ERMISSE tiendra une conférence sur MARESCOT le 10 novembre 2023, 18h00 à la médiathèque de Montoire)