12- André MOTHERON (1906-2004)
André Motheron nous a quittés
le 7 août 2004, à l’âge de 92 ans.
Natif de Thoré-la-Rochette, fréquentant
l’école du village, puis le lycée
Ronsard de Vendôme, il s’installe en ferme
et devient agriculteur à Prunay-Cassereau,
village où il occupera pendant quelques années
les fonctions de maire-adjoint
En 1968, André Motheron prend sa retraite à Montoire où il aménage, dans sa grande maison de l’avenue de la République, un musée contenant plus de 7000 silex taillés.
Dès l’âge de 15 ans, il se met à chercher, dans les champs, ces pierres chargées d’histoire, imitant en cela sa mère et son frère ainé, qui possédaient déjà une intéressante collection.
Petit à petit, André Motheron consacrera à cette passion, l’essentiel de son temps libre. Il aura ainsi cherché et trouvé son bonheur pendant soixante quinze ans, constituant une étonnante collection d’outils, d’armes, de nucleus ou “mottes de beurre“, qu’il date, dessine, répertorie, identifie pour le plus grand plaisir des visiteurs de son musée: écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, journalistes, amateurs, néophytes ou spécialistes, chercheurs de l’Université, français ou étrangers, étonnés et en même temps saisis d’émotion devant tant de rigueur scientifique accessible à toutes et à tous.
Quelle merveilleuse leçon donnait il, chaque année, devant des élèves subjugués (ainsi que leurs professeurs), en introduction du cours de Préhistoire au programme de la classe de sixième!
J’ai fait, personnellement, la connaissance d’André Motheron en 1975. Notre rencontre se solda par une profonde amitié et une collaboration efficace au sein de l’association “Histoire et Traditions populaires du Vendômois”, qui publia, pendant dix années, nombre de textes dont il était l’auteur.
Ses articles parus dans le “Bulletin de la Société Archéologique du Vendômois”, le mensuel “Le Loir”, ainsi que de multiples revues spécialisées régionales et nationales, faisaient autorité.
La Préhistoire se rattache à l’homme, on se rapproche de ses origines, il y a du mystère dans la Préhistoire” aimait il à expliquer.
C’était également un ardent défenseur du patrimoine. Vice – président du Syndicat d’initiative de Montoire, pendant de longues années, il devenait à l’occasion, un guide passionnant pour les habitants et les touristes visitant la capitale du Bas – Vendômois (notamment la chapelle Saint Gilles et la gare historique), Trôo, Lavardin ou Saint-Jacques-des-Guérets.
Il aurait aimé que sa collection rejoigne un musée voisin, et que la ville de Montoire en fasse l’acquisition. Faute de propositions et la mort dans l’âme, André Motheron préféra, en janvier 2001, disperser aux enchères une grande partie de ses “pierres”. Une vente en forme d’hommage, de son vivant, à un passionné hors normes. Grâce à l’aide de la ville de Montoire et à une souscription publique, lancée à l’initiative de l’Office de tourisme, onze lots de petits et gros silex provenant des sites de la région, ont pu être présentés au public, par maître Rouillac, commissaire priseur.
Avec une régularité qui défie le temps, André Motheron a assuré, pendant trente ans, la correspondance locale pour l’hebdomadaire “la Renaissance du Loir-et-Cher”, publié et rédigé un nombre impressionnant d’articles et de communications dont l’essentiel a été réuni dans “Histoire de Prunay”(1980), “Saint Genest de Lavardin”(1984), “le Bas Vendômois: histoire et archéologie”(1990) en 2 tomes.
André Motheron était chevalier dans l’Ordre des Arts et Lettres, et titulaire de la médaille de bronze du Tourisme.