Préserver le patrimoine archéologique, historique et culturel de Montoire et ses environs

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Les Célébrités Montoiriennes

13 – André BAUCHANT,  peintre naïf  (1873-1958)

Portrait du peintre par Erwin Bovien (1939)

 

André BAUCHANT naît à Chateau-Renault

le 24 avril 1873  au 8 de la rue Marceau,

d’un père pépiniériste et d’une mère couturière.

 

 

                                   

 

En 1900, il se marie avec Alphonsine BATAILLON. Ils font leur voyage de noce à Paris, lors de l’Exposition Universelle et visitent le pavillon des Beaux-Arts, où André BAUCHANT achète des livres sur la Grèce antique, la mythologie et l’histoire.

Jusqu’en 1914, il exerce le métier de pépiniériste, son seul loisir étant ses livres qu’il relit inlassablement. La guerre de 14-18 éclate. A 42 ans, André BAUCHANT est mobilisé, puis envoyé aux Dardanelles, où il découvre réellement la Grèce. Pour passer le temps, il crayonne sur des papiers à dessin de l’armée. Au bout de 9 mois, malade, il est rapatrié en France puis affecté à la télémétrie, près de Reims. Ce travail est pour lui une merveilleuse école de dessin et de perspective.

Libéré en 1919, il retrouve sa Touraine natale et décide, à 46 ans, de se consacrer à la peinture. Sans argent, ses pépinières ruinées par la guerre, mais la tête pleine de souvenirs, André BAUCHANT se sert, pour peindre, de toutes sortes de supports: draps, torchons, cartons, bois …

En 1921, il envoie 16 toiles au Salon d’Automne à Paris, dont 9 seront retenues: c’est sa première exposition. L’architecte LE CORBUSIER remarque sa peinture naïve et poétique; il devient son premier acheteur et son ami.

En 1928, il fait construire sa maison au lieu-dit “Les Tournebœufs”,   sur la commune d’Auzouer en Touraine. Il peint maintenant à plein-temps et aborde différents thèmes: il réalise des scènes mythologiques et des tableaux religieux, ainsi que de nombreux paysages, de charmants portraits, des bouquets de fleurs, des oiseaux…Madame Jeanne BUCHER organise, dans sa galerie parisienne, la première exposition privée avec 75 toiles.

En 1937, André BAUCHANT participe à une exposition intitulée: “Les Maîtres populaires de la Réalité”. Sous ce vocable, étaient alors regroupés les principaux peintres “naïfs” de l’époque. Cette expo, présentée ensuite à Zurich, à Londres et enfin à New-York, a permis à André BAUCHANT de se faire rapidement connaître. Ses tableaux s’exposent et se vendent bientôt dans le monde entier.

En 1949, à Paris, 215 toiles sont exposées à la Galerie Charpentier: c’est la réussite et la consécration d’un grand peintre à 76 ans.

Le 26 décembre 1949, il épouse en secondes noces Marie JOLY, veuve FISSEAU, qui était sa gouvernante. La cérémonie se déroule en l’église d’Auzouer en Touraine.

En 1950, à 77 ans, il est nommé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur pour “54 ans d’activité artistique et de services militaires”.

André BAUCHANT au travail

André BAUCHANT, vieillissant, désirait habiter une maison en ville, celle des “Tournebœufs” étant, à l’époque, isolée dans la campagne. Son goût pour la vallée du Loir lui fit rechercher une maison sur Montoire.

En 1955, il achète une grande demeure au 18 de la rue Lemoine, autrefois occupée par des religieuses. Il installe son atelier au premier étage. A l’époque, vu son grand âge, le peintre ne sort plus guère, mais reçoit beaucoup: des amis et des acheteurs venus de Paris, des amis de Tours, tous ceux qui ont envie de parler de sa peinture. C’était un homme très simple qui montrait volontiers ses tableaux aux visiteurs. Il rêvait de les présenter dans la chapelle attenant la maison pour en faire un musée. Malheureusement, malgré les soins prodigués par le docteur FAURIE, la mort interrompt son projet.

André BAUCHANT et sa femme sortaient peu ( lui peignait et soignait chats et lapins avec l’aide du vétérinaire Monsieur BIND, elle faisait les courses et s’occupait de ménage). Il aimait s’entourer de bibelots hétéroclites, qu’il avait autrefois chinés chez les fripiers de La Riche, des petits meubles, des bronzes, des livres surtout qu’il a accumulés tout au long de sa vie. Durant ces trois années passées à Montoire, il continuera à peindre essentiellement des fleurs et des paysages inspirés de la vallée du Loir. Malgré son âge, il peint en 1956 ” l’orage ” et une demi-douzaine de maquettes à l’huile, sur papier, comportant fleurs et scènes rustiques.

En décembre 1956, une congestion cérébrale le terrasse. Avec l’énergie farouche qui ne le quittera jamais, il peint, malgré la fatigue, jusqu’au 30 septembre 1957. Il disait à Monsieur NACENTA, directeur de la Galerie Charpentier : ” Y’ a plus de bonhomme! J’ peux maintenant peindre, plus qu’une pomme à l’heure…”

Après “La Paysanne”, le dernier travail du peintre fut une scène champêtre, restée à l’état d’ébauche.

Le 12 août 1958, à 85 ans, André BAUCHANT s’éteint paisiblement.

Il repose désormais au cimetière de Montoire sur le Loir.

                                                                  Gérard Ferrand
                                                                                      Françoise Renault-Bauchant
                                                                             Geneviève Ritzenthaler

 

 

Un hommage au peintre a eu lieu le samedi 11 mai 1996, dans la salle d’honneur de l’ Hôtel de Ville de Montoire.

Plusieurs œuvres du peintre sont présentées ce jour-là.

  • 10 tableaux  provenant de collections particulières
  • 5 tableaux appartenant à la ville de Château-Renault

La présentation de toutes ces toiles a pu avoir lieu, grâce à la bienveillante collaboration de Maître Philippe ROUILLAC, commissaire-priseur et président de la Société Archéologique, Scientifique et Littéraire du Vendômois, des villes de Château-Renault et Montoire et du Musée des Beaux Arts de Tours.

 

Bibliographie:
           André Bauchant, sa vie, son œuvre  par Françoise BAUCHANT, 2017, 36euros (en vente chez l’auteur: Acros, 47 place Clémenceau, Montoire sur le Loir

 

 

PÉRORAISON

 

” Voici la dernière chronique consacrée aux célébrités montoiriennes… Il aurait pu y en avoir beaucoup d’autres: Pierre de Ronsard, Marie Dubois, seigneur de l’ Estournière (à Couture), Antonin Lapresle (ingénieur général de l’aéronautique), Jean-François Piron (compagnon du tour de France), René Germain (aviateur), Francisque Allouard (résistant, déporté) … mais ma santé défaillante m’oblige à cesser toutes mes occupations intellectuelles.

J’ aimerais remercier, très sincèrement,  mon ami Philippe Remondin qui a toujours présenté avec beaucoup d’intelligence et de technicité, les textes que je lui soumettais. Son travail fut toujours parfait.

Un grand merci à toi  Philippe.”

Gérard FERRAND
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